Malgré son nom évoquant des régions exotiques, ce cépage, n’est pas si éloigné de nos régions, pour mettre fin aux idées reçues d’un colonialisme d’un autre âge, il est utile de préciser que la Syrah est… Mais place au plagiat façon Michel Houellebecq la parole est à Wikipédia :

« L’ignorance de certains historiographes, en mal d’exotisme, a donné à ce cépage, typiquement rhodanien, les provenances les plus diverses sur la base de quelque amusante homonymie avec la Syrie, Syracuse, Shiraz ou autres lieux du même tonneau. Leur capacité à se copier les uns sur les autres leur a même fait oublier Syros, une île grecque des Cyclades, productrice de raisins secs, dont le port et la ville principale est Hermopolis (ou Syra). Ce nom n’a donc jamais été sollicité pour expliquer des hypothétiques origines orientales du cépage. De nombreuses hypothèses sur son origine ont été échafaudées, devenant même des légendes :

  • Les Romains auraient rapporté ce cépage de Syracuse.
  • Pline l’ancien cite une vitis Syriaca, vigne de Syrie.
  • La ville iranienne de Chiraz, d’où la syrah aurait été rapportée par les croisés au XIe siècle ou au XIIe siècle.

Le problème est que l’on ne trouve trace de la syrah dans aucune de ces régions, ni même un cépage lui ressemblant. André et Levadoux, en 1964, classent la syrah dans le groupe de cépage des sérines avec la mondeuse noire N, la mondeuse blanche B, le viognier, la marsanne et la roussanne.

La toponymie confirme cette analyse puisque la syrah ou serine, nom qu’elle porte à Ampuis, a comme radical SER, nom celto-ligure, qui désigne une montagne allongée ou arrondie dans le midi de la France et a donné sierra dans la péninsule ibérique. Ces monts en forme de serre ont servi à dénommer le long du Rhône les villages de Serrière et la vallée de la Seran, où coule un de ses affluents.

Ceci a été confirmé en 1998, par des tests ADN qui ont été menés pour connaître les parents de la syrah. C’est la fille du croisement de la mondeuse blanche B par le dureza N, un vieux cépage de l’Ardèche, aujourd’hui seulement présent en collection. Le croisement aurait eu lieu dans la partie septentrionale des Côtes du Rhône, probablement l’Isère où les deux parents étaient présents. »

Voilà fin de la parenthèse et revenons à nos moutons : Notre Syrah qui, dont on ne m’accuse, ne vient pas de Syracuse, vaut quand même son pesant d’or tannique et non coranique, talmudique, de barrique ou que sais je, poivrée comme elle se doit, enrobée de ses saveurs de baies noires et d’épices qu’ils soient d’Orient, d’Inde ou d’Asie peu importe, même le réglisse s’immisce parfois dans la danse, et c’est le festival pour les viandes rouges, le gibier ne sera pas sacrifié en vain, et si votre palais ne capitule pas devant cette avalanche de goûts, place est faite aux fromages à pâte dure, et à votre imagination légitime pour accompagner ce vin d’exception, c’est open bar aux idées de chacun…